LES PROPOSITIONS DE L'A.C.E.N.

Pour être compatible avec les exigences du 21ème siècle, il faut 

  • définir les objectifs du projet de contournement autoroutier d’Arles 
  • puis rechercher sérieusement et activement comment atteindre ces objectifs à un moindre coût environnemental.

Quels sont les objectifs du projet de contournement ?

a) Le renforcement de la sécurité ?

Il suffit pour y parvenir de limiter l’accès des poids lourds en leur imposant de rester sur les autoroutes, et de réduire davantage la vitesse. Ces mesures ne coûtent rien au contribuable !

La création d’une nouvelle autoroute va générer plus de trafic, notamment de poids lourds, et mécaniquement augmenter les risques d’accident de circulation.

b) La baisse de la pollution atmosphérique ?

Le V6 en favorisant le transport routier la renforce au préjudice de tous …

c) La baisse de la pollution sonore ?

Le V6 va faire gonfler le trafic et assourdir des zones encore épargnées sans pour autant rétablir le calme là où la RN 113 continuera de passer ….

La mise en place de dispositifs anti bruits (murs végétalisés et revêtements) sur la RN113 règlerait rapidement et à moindre coût le problème.

d) La baisse de la pollution visuelle ?

Le V6 va défigurer 30 kms de campagnes ultra classées et protégées !

La pollution visuelle créée par la funeste RN 113 ne peut être supprimée qu’en réalisant un ambitieux programme de couverture à l’instar de ce qui s’est fait dans les métropoles les plus modernes. Cette ré-urbanisation esthétique est à notre portée : l’ACEN peut sur ce point encore apporter une grande aide.

Le trafic ne disparaitra pas de la RN 113. Un contournement autoroutier diminuera peut-être le nombre de camions affectés au transport international sur la RN 113 mais les camions de transport national et local continueront à utiliser la RN 113 tout comme les automobilistes locaux et autres utilisateurs soucieux d’éviter les péages.

 

L’A.C.E.N. propose un projet ambitieux compatible avec les impératifs du développement durable. (voir la note de synthèse)

L’A.C.E.N. souhaite se conformer à tous les objectifs fixés par les gouvernements successifs depuis que les plus hauts responsables ont pris de conscience de la crise écologique :

  • utiliser les infrastructures existantes et les réaménager de manière performante grâce aux évolutions technologiques,
  • cesser de privilégier la route qui est poussée par des générations d’ingénieurs et qui a coûté tellement cher (à tous points de vue) au profit du transport maritime, fluvial et ferroviaire.

Considérant les spécificités territoriales du pays d’Arles, il existe une possibilité exceptionnelle de combiner les transports fluviaux, maritimes, ferroviaires et routiers si les infrastructures routières étaient correctement orientées.

Le Schéma National des Infrastructures de Transport (SNIT), dans son audit du projet autoroutier V6, relève que « le projet peut conforter le transport routier dans les échanges Est-Ouest du Sud de l’Europe au détriment des autres modes de transport (notamment autoroutes de la mer en Méditerranée) » (cliquez ici afin de consulter la grille du contournement élaborée par le SNIT).  

Par ailleurs, le projet V6 n’est pas cohérent avec le développement économique du pays d’Arles:

  • Industrie : le poumon économique de la ville se situe au Nord (54 hectares de surface industrielle, contre 26 au Sud).
  • Agriculture : le tracé emprunte un territoire au caractère agricole très fortement marqué
  • Tourisme : outre la disparition du tourisme vert due à la disparition de la campagne arlésienne, la V6 priverait les commerçants d’Arles de la visite des usagers qui aujourd’hui accèdent directement au centre de la ville.
  • Finances publiques : un tel projet sera extrêmement coûteux pour la collectivité. Nul doute que des péages très onéreux devront être créés afin de financer une telle infrastructure et aucune étude n’a chiffré le coût des voiries secondaires qu’il conviendra de réaliser pour assurer les nouveaux flux de trafic avec ce contournement autoroutier.

 

Il est beaucoup plus cohérent de financer un réaménagement de la RN 113 sur lequel de nombreuses intelligences et imaginations pourraient réfléchir dans le cadre d’un concours d’appel à projets international. Cette hypothèse d’un réaménagement ambitieux de la RN113 n’a pas été sérieusement étudiée.

Or, le passage actuel de la RN 113 à la limite Sud de la ville d’Arles et les nuisances sonores et autres pollutions qu’il génère pourraient être diminuées : 

A court terme :

  • Par la limitation drastique de la vitesse des véhicules et en particulier des camions,
  • Par la pose de revêtements spéciaux qui limitent l’impact sonore et la pollution atmosphérique,
  • Par la construction de murs anti-bruit bien disposés et végétalisés pour atténuer la laideur actuelle,
  • Par l’interdiction de passage sur la RN 113 aux camions en transit, en les contraignant à rester sur les autoroutes à péage (pour rappel le passage des camions est interdit dans de nombreuses zones fragiles partout en Europe et trop rarement en France).

 

A plus long terme :

  • La couverture des voies et du pont (comme cela se fait à Paris sur le Périphérique, dans le cadre d’un ambitieux projet d’urbanisme et d’architecture);
  • Et la mise en place d’un passage sous-terrain (les dispositifs de sécurité ont considérablement évolué depuis l’accident du Mont Blanc et de nombreux tunnels sont aujourd’hui utilisés et réalisés, comme à Marseille).

 

La réalisation de ces enfouissements, couvertures et autres mesures de protection permettrait une véritable réappropriation de la zone par la ville avec création de jardins, d’aires de jeux et d’éléments urbains accompagnant la réalisation d’immeubles à usage divers : logements, Ehpad, hôtels, lieux de co workings …dont la ville a bien besoin.

Conclusion

Il n’est pas concevable que le V6 voie le jour à l’heure de la mise en œuvre des ambitions écologiques gouvernementales, de la lutte contre le réchauffement climatique, et de la préservation de la biodiversité.

Le V6 est un projet périmé conçu dans les années 80.

Il doit être abandonné au profit d’une réalisation cohérente et moderne, composée de plusieurs mesures pouvant être mise en œuvre de manière successive, conformément à un programme d’aménagement durable traitant en priorité la réduction drastique des pollutions de la RN 113.

On ne peut rester sourd au réveil écologique de notre pays et aux aspirations légitimes à un développement harmonieux. Le monde a changé depuis les années 90 : une conscience grandissante et généralisée de la nécessité de préserver notre planète, un constat alarmant du réchauffement climatique, une acceptation de la nécessité de chacun de prendre des mesures individuelles et quotidiennes pour protéger notre environnement en recyclant, roulant moins en voiture et moins vite…
Le V6 est un vestige absurde des politiques d’aménagement brutal qui ont saccagé notre pays et particulièrement la région PACA.