À travers un collectif inédit, des scientifiques, des agriculteurs, des riziculteurs, des manadiers, des gardians, et des citoyens du Pays d’Arles et d’au-delà se mobilisent pour dénoncer le projet de contournement autoroutier d’Arles et alerter sur les risques d’atteinte à l’intégrité de la Camargue et de la Crau, joyaux de biodiversité, terres d’élevages et de cultures de renommée internationale.

Ce collectif ne remet pas en cause la nécessité d’une gestion maîtrisée du trafic routier. Il est en effet admis par tous qu’il existe un réel problème avec la RN 113 saturée de voitures et de poids lourds au niveau de la traversée d’Arles, et qu’il faille trouver une solution. Il s’oppose plus précisément à la construction du tracé autoroutier dit « du Sud-Vigueirat », qui traverse la Crau verte, la Camargue orientale, le Rhône et la Grande Camargue.

Ce projet, élaboré dans les années 1990, plusieurs fois abandonné et pourtant retenu par l’État en 2005 et 2018, est jugé contraire aux engagements pris par la France en matière de non-artificialisation des sols. Il consommerait entre 140 et 200 hectares de terres agricoles, dans un département, les Bouches-du-Rhône, classé parmi les territoires les plus artificialisés de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Ce sont 18,7% des sols du département qui sont artificialisés, contre 8,8% pour la moyenne régionale.

Ce tracé traverse des zones protégées par une série de règles internationales, communautaires et nationales en faveur de la préservation de la biodiversité : loi littoral, loi Paysage et Loi sur l’eau, Directives européennes, Habitats et oiseaux, Réseau Natura 2000, Réserve naturelle nationale et internationale de Biosphère, Parc naturel régional, Convention RAMSAR sur les zones humides internationales, ZNIEFF, ZICO (Zone d’Importance pour la Conservation des Oiseaux) … Il pourrait porter atteinte de façon irréversible à l’équilibre vital de ces territoires, à la faune et la flore exceptionnelles qui y trouvent refuge.

La Camargue et la Crau sont des zones naturelles remarquables. Ce sont aussi des cultures et des élevages qui façonnent ces paysages typiques du delta du Rhône et contribuent à leur biodiversité. Ce projet d’autoroute mettrait en péril ces écosystèmes et ces paysages uniques ainsi que toutes les activités humaines qui les façonnent. Le collectif souhaite protéger ces territoires afin d’en garantir la transmission aux générations futures. C’est pourquoi, ses membres réclament l’abandon du tracé Sud-Vigueirat, et la recherche d’une nouvelle solution respectant l’emprise routière actuelle.